Lâcher prise  

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Lâcher prise ce n’est pas se montrer  indifférent.

Lâcher prise, ce n’est pas couper les liens mais prendre conscience que l’on ne peut contrôler autrui.   

Lâcher prise ce n’est pas s’occuper de tout ce qui arrive mais laisser les autres gérer leur destin.

Lâcher prise ce n’est pas harceler, sermonner ou gronder mais tenter de déceler ses propres faiblesses,et s’en défaire

Lâcher prise ce n’est pas adapter  les choses à ses propres désirs mais prendre chaque jour comme il vient et l’apprécier.

À force de vouloir contrôler tout ce qui nous entoure nous gaspillons notre énergie et perdons notre sérénité.

D’où l’intérêt de lâcher prise,une attitude intérieure d’ouverture à la vie et aux autres. 

Qu’avons-nous au juste à  lâcher ?

Quel est donc cette « prise » qu’il faudrait desserrer ? est-elle compatible avec un positionnement responsable ? Si oui comment passer du concept à la pratique ?

Avant de prétendre « lâcher » encore faut-il savoir ce que nous tenons.

Au commencement de toute » prise » se trouve l’ego une conviction, un ressenti, dont tout découle. 

Moi, Pierre, Paul, Élisabeth j’existe indépendamment du tout séparé, seul face à l’autre ,c’est-à-dire tout le reste, tout ce qui n’est pas moi et qui, étant  » autre » n’obéit pas toujours à ma loi.

L’identification à ce cher moi, se paie au prix fort : me ressentant séparés, je vis à la fois dans la peur est dans une illusion de toute-puissance .« Seul contre tous ».

« Après moi le déluge », telles sont en somme les deux croyances sur lesquelles se dresse l’ego. 

Lâcher prise c’est abandonner une illusion, celle de la séparation. Ce lâcher prise ne sous-entend en rien une négation de l’individualité.

Pierre reste Pierre, Paul demeure Paul, simplement la partie se reconnaît comme expression du tout. 

La vague se sait forme du grand océan et du même coup reconnaît  les autres vagues comme autant d’expressions de ce qu’elle-même est au plus profond. 

Par un étonnant paradoxe, l’autre à la fois disparaît , nul ne peut plus m’être essentiellement étranger, et se trouve comme jamais reconnu dans sa différence existentielle.

Le moi séparé cesse d’être la mesure de toute chose. Il n’y a plus de « moi » pour exiger de l’autre qu’il se conforme à mes critères

Le lâcher prise ce produit dès lors que le Moi accepte l’autre, le tout autre.

Qu’en est-il de la pratique au quotidien ?

Le sens du moi séparé se maintient instant après instant par le refus plus ou moins conscient de l’autre (c’est-à-dire de ce qui est « Moi ». )

« Moi je ne veux pas qu’il ou elle  fasse cette tête » « Moi je ne veux pas que ce tableau soi là »etc…

Refus qui s’accompagne  de la prétention sous-jacente à tout contrôler. Le fait même que « moi je ne veuille pas » implique la conviction qu’il pourrait en être autrement parce que tel est mon souverain désir. 

Nous refaisons sans cesse le monde à grand coup de « si » de « quand » au nom de ce qui « devrait être  » « aurait pu être « , »pourrait être éventuellement  être » , et nos pensées vagabondent  dans le passé ou le futur. 

Il est bien rare que nous soyons dans l’ici et maintenant.

Quoi que mon mental prétende,  je me trouve là ou sont mes pieds. Si je pense au passé ou au futur,c est toujours maintenant. 

Passé,futur,ailleurs n existent qu’ en tant que pensées surgissant Ici et Maintenant  

La pratique la plus simple et efficace  du lâchez prise consiste donc à s’exercer à demeurer dans un ici et maintenant avec ce qui est.

L’attitude d’ouverture à l’instant présent ne conduit nullement à baisser les bras, à tolérer l’intolérable

Le lâcher prise n’est pas se résigner mais à être conscient de ses limites, être dans la mesure exacte de mes possibilités; et ainsi pouvoir poser un acte proposer quelque chose dont la vie disposera  

Ainsi je garde toute mon énergie plutôt que de la gaspiller. 

En renonçant à contrôler, j’obtiens souvent de meilleurs résultats dans l’ici et maintenant.

Une pratiques assidue de lâcher prise soulage d’un grand poids. Elle fait coïncider le plus profond détachement avec le plus authentique sentiment de responsabilité envers soi-même et les autres. Elle est aussi le fondement de la vraie confiance en soi.

Tant que je me crois séparé et m’attribue un pouvoir sur ce qui est, je ne peux que me surestimer on me sous-estimer. Dès l’instant ou le moi est remis à sa place il est reconnu pour exactement ce qu’il est avec ces forces et ses faiblesses ces limites naturelle totalement acceptés

Certes cette attitude en elle même simple est difficile à pratiquer. Elle va À l’encontre de nos conditionnements les plus ancrées. Toute la sagesse pratique du lâcher prise ce trouve sans doute synthétiser dans la magnifique prière des alcooliques anonymes : 

«donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celle que je peux changer, et la sagesse d’en voir la différence.